L’ANOPEX à l’inauguration du mémorial « Mers El Kebir »
à Sainte Anne du Porzic dans le Finistère
3 au 6 Juillet 1940 : Port militaire de Mers El Kebir (Baie d’Oran – Algérie) / La tragédie
Après la débâcle de Juin 1940, le 22 le gouvernement Français signe, avec l’Allemagne nazie, l’armistice.
Dégradées depuis la bataille de Dunkerque (mai 1940), les relations Franco-britanniques se tendent à propos de la Flotte Militaire Française, dont l’avenir, bien qu’abordé dans le traité d’armistice, n’est pas, pour les britanniques, clairement défini.
Pour Winston Churchill, cette flotte n’a que deux options, soit elle se saborde (ce qu’elle fera à Toulon en Novembre 1942), soit elle rejoint des positions britanniques.
En méditerranée occidentale, une escadre française (4 cuirassés, 1 transport d’aviation et 6 contre-torpilleurs) mouille dans le port de Mers El-Kebir. Mettant en œuvre les mesures de désarmement et de démobilisation découlant de l’armistice, elle est inapte au combat. Réalité que n’ignore pas l’amirauté britannique.
Le 3 Juillet une escadre anglaise, commandée par l’amiral James Somerville, se poste à l’entrée du port. Son objectif : neutraliser l’escadre Française. Somerville adresse donc au vice-amiral d’escadre Marcel Gensoul un ultimatum. Sans réponse, l’amirauté anglaise ordonne à Somerville d’engager le combat.
Celui-ci débute peu avant 18 heures, le 03 Juillet. La première phase, extrêmement violente dure moins d’une demi-heure et s’apparente à une exécution.
Le cuirassé « La Bretagne », touché simultanément par deux obus, coule rapidement, entrainant dans la mort 997 marins. Le cuirassé « Dunkerque », frappé par quatre obus, s’avère inutilisable. Les explosions et incendies à bord provoquent la mort de 225 matelots et officiers.
Les hostilités s’achèveront le 6 juillet par la destruction, par moyens aériens, des navires français échoués à cause des dégâts causés lors des premiers combats.
Pour la flotte française c’est une catastrophe matérielle (un cuirassé coulé, trois navires hors de combat, les autres plus ou moins endommagés) mais surtout un désastre humain immense (1 297 morts (70 % de bretons), 350 blessés). Seul un cuirassé, le « Strasbourg » a réussi à s’échapper et regagner Toulon, après un bref accrochage avec un vaisseau de sa Majesté.
5 Juillet 2025 : Inauguration du mémorial « Mers El Kebir » à Sainte Anne du Porzic (Brest).
Érigé en 2024, grâce à l’opiniâtreté de l’association « des anciens marins de Mers El-Kebir et des familles des victimes », face au goulet fermant la rade de Brest, dans un cadre maritime, le Mémorial « Mers El-Kebir » est le seul à porter les noms des marins tués lors de ces combats.
Madame Patricia Miralles, Ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants a procédé à l’inauguration de ce mémorial en présence des élus, des autorités et associations d’anciens combattants, dont l’ANOPEX, le 5 Juillet 2025. Soit 85 ans, jour pour jour, après les événements.
L’ANOPEX y était représentée par Jacques Brénéol et Henri Leydier (porte-drapeau).
Jean-Noël Le Rumeur
Président de l’ANOPEX du Finistère

