Hommage aux OPEX et convivialité pour l’ANOPEX de l’Hérault
Bessan, Hérault, 5600 habitants. Ce n’est pas Paris, ce n’est même pas Montpellier, mais ce n’est pas rien. Et pour paraphraser une affirmation que l’on prête à Jules César : je préfère être le premier à Bessan que le second à Montpellier.
Donc dans le cadre d’une tradition déjà bien établie, la délégation de l’Anopex dans l’Hérault a rendu très officiellement hommage, le 16 novembre, aux combattants de la Quatrième Génération du Feu, tombés en opérations extérieures. Certes cela pourrait sembler contraire au principe défendu par l’Anopex, selon lequel le 11 novembre la Nation rend hommage aux morts de tous les conflits. Mais dès lors qu’il s’agissait de la cérémonie organisée par une association qui a pour objet social de défendre la mémoire des Opex, il aurait été dommage de se priver.
Cette opération avait été soigneusement préparée très tôt par le sergent Hassani, porte-drapeau de la délégation, et son épouse, installés depuis peu dans cette commune. Très tôt aussi, le maire, M. Pépin-Bonet, avait été associé aux préparatifs et avait adhéré immédiatement à l’idée. Il avait même tenu à faire la connaissance des organisateurs auxquels il avait promis tout le soutien possible par les services de la commune et une campagne de communication tous azimuts.
Cette adhésion s’est traduite par la production d’un carton d’invitation sur lequel le délégué départemental et les membres de l’Anopex se sont retrouvés mentionnés entre le maire et les conseillers municipaux. (image du carton).
L’invitation a été suffisamment convaincante pour qu’un sénateur, M. Hussein Bourgi et un député M. Lopez-Liguori (représenté par son suppléant) y répondent positivement.
Restait à essayer de mobiliser les premiers intéressés, c’est-à-dire les membres de la délégation. Là, l’adhésion s’est avérée moins enthousiaste que celle du maire. Mais, au fond, peu importe dès lors que la fête est belle, et belle elle l’a été !
Pour qu’elle soit plus belle encore, quelques membres de la délégation avaient revêtu leur uniforme, avec un bel équilibre : deux en bleu et deux en terre de France
La fête a commencé quelques jours avant, par un escape game pédagogique organisé à l’école Victor-Hugo, dans le cadre d’un partenariat Anopex-Smlh.
Le prix en était constitué par le privilège de hisser les couleurs le jour de la cérémonie – tout un programme !
Les enfants de l’école ont d’ailleurs été mobilisés pour une autre activité liée à la mémoire : une quête sur la voie publique au profit du Bleuet de France, avec un produit de 89,30€, élevé à un don de 100€
Le lancement de la cérémonie, sur le parvis de l’hôtel de ville, a donc été la remise solennelle du drapeau à la fillette gagnante.
Cette remise n’a pas manqué de panache puisqu’autour du maire on ne comptait pas moins de 15 drapeaux, dont 5 portés par des adhérents ou « amis » de l’Anopex : Ahamada, Hayan et Amélyah Hassani, Jacques Darricarrère et Yves Caille. (image des drapeaux)
Ce geste solennel achevé, les 15 porte-drapeau ont fait mouvement en deux colonnes et la petite foule réunie sur le parvis les a suivis, formant un cortège remarquable à travers le village.
A l’arrivée sur la placette où se trouve le deuxième monument aux morts de la commune (l’autre est dans le cimetière), la fanfare des pompiers de l’Hérault était déjà en place et n’attendait plus que les ordres du commandant des troupes (le délégué départemental) et de l’autorité militaire principale (le délégué adjoint).
Mobiliser gratuitement la fanfare pour une opération lancée par une association, c’est quasi impossible. M. Pépin-Bonet l’a pourtant réalisé, soutenu par le fait que le directeur du SDIS et le délégué de l’Anopex entretiennent une relation d’étudiant à professeur depuis 1989.
Le maire a ouvert la cérémonie par un discours d’accueil, montrant qu’il avait bien compris ce qu’est la Quatrième Génération du Feu, ce que sont le devoir de mémoire et le devoir de transmission, et expliquant que la commune y prend régulièrement sa part.
La suite a évidemment été sans surprise : « Garde-à-vous ! » ; « Prêt pour les couleurs » ; « Prêts ! » ; « Envoyez ! ».
Et la fillette a bravement envoyé le drapeau, sous la surveillance et les conseils du « Marsouin » Jean-Claude Salas, porte-drapeau adjoint.
Pouvaient alors retentir l’ordre suivant : « Ouvrez le ban ! » et la sonnerie qui s’ensuit. Et il revenait à l’autorité militaire principale, le pharmacien chef des services Patrick Desbrosses de lire l’ordre du jour :
« Ils étaient nés à Sète, à Béziers, à Olargues ou à Montpellier. Ils se prénommaient Émile, Loïc, Ronan, Philippe, Pierre-Olivier, Bruno, Jacques, Christian, Jean-François, ou Wilfrid. (…) Ils sont les soldats de la 4ème génération du feu, acteurs et héros de guerres lointaines se déroulant dans l’indifférence et déjà bien souvent oubliées. Ils sont plus de 700, depuis 1963, à avoir perdu la vie en opération extérieure (…) Ce moment est pour eux, ces hommes et ces femmes de la 4ème génération du feu, ceux qui sont morts pour la France et ceux qui restent, parfois blessés dans leur chair et dans leur esprit, qui tentent avec ténacité de faire vivre la mémoire des opérations extérieures. » –
« Fermez le ban ! »
Et puis est venu le moment solennel du recueillement, ouvert par les deux délégués de l’Anopex, suivis du sénateur entouré des enfants, puis du maire accompagné du représentant du député. (Photos de dépôt de gerbes)
Le commandant des troupes a alors pu commander « Au morts ! », puis « Repos » avant le serrement de mains et enfin « Rompez les rangs » à l’issue.
Mais la fête n’aurait pas été complète sans le « verre de l’amitié » offert par la commune, et par le « repas de cohésion » que les membres de l’Anopex et leurs proches ont pris à l’Auberge des Ripailleurs
où les proches, justement, celles et ceux qui rendent l’activité associative possible, ont reçu solennellement des épinglettes de l’Anopex.
Une bien belle journée sous le signe de la fraternité d’armes, et un rendez-vous dans un an à Vendargues, de l’autre côté du département.
(Crédits photos : Danielle Aben, présidente de la Smlh-Hérault)
Jacques Aben
Délégué de l’Hérault